Se présentant comme un jeu de baston à la sauce beat'em all, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Uzumaki Chronicles n'avait guère déchaîné l'enthousiasme des fans de Naruto. Son gameplay insipide et ses lacunes scénaristiques ont même laissé un goût amer chez tous ceux qui pensaient avoir trouvé une alternative satisfaisante à l'excellente série des Ultimate Ninja. Namco a donc essayé de corriger le tir en tenant compte des principales critiques qui lui ont été adressées. De fait, Uzumaki Chronicles 2 (UC2) permet désormais d'alterner entre plusieurs personnages en cours de mission. La customisation des combattants a été revue tandis qu'un mode multijoueur qui faisait si cruellement défaut au premier opus a enfin été intégré. Pourtant, UC2 peine tout autant à convaincre que son prédécesseur.
Pour faire le ménage, on use et abuse des jutsu.
Les combats, en effet, sont toujours aussi simplistes et fades. Avec deux coups de base inefficaces et un saut bidon, on passera en fait le plus clair de son temps à aligner jutsu sur jutsu. Et le joueur n'est pas près d'épuiser pour autant sa jauge de Chakra puisque la plupart des ennemis vaincus lâchent généralement des items qui la régénèrent. Les affrontements se réduisent donc souvent à appuyer sur les touches R1 et R2 tandis que l'on parcourt des niveaux sans âme blindés de ninjas patibulaires. Pour peu que nos points de vie soient faibles, on change aussitôt de personnage pour prolonger l'aventure. Et si par malheur, les trois dont on dispose venaient à être sérieusement blessés, pas de panique, il reste toujours les objets de soin que l'on a achetés à la boutique. UC2 ne présente pas le moindre défi pour des habitués et même les bosses s'écartent d'un revers de main. Seule la possibilité de jouer à deux sur la même console sauvera le joueur d'un ennui mortel bien que la gestion de la caméra soit encore pire qu'en solo.
Il est possible de constituer une équipe de 3 personnages par mission.
Une fois n'est pas coutume pour un jeu de combat, l'histoire que l'on nous propose de suivre dans le mode Scenario vole au ras des pâquerettes. Il s'agit ici pour Naruto et ses complices de contrer les agissements criminels d'une bande de ninjas dégénérés prêts à tout pour restaurer la gloire passée de leur clan. L'enjeu est de taille puisque leur maître spirituel, l'infâme Puppet Master, est sur le point d'être ressuscité. Notre héros se verra donc confier toute une série de missions visant à faire échouer les plans démoniaques des membres du clan. Fort mal introduites par des interludes aussi soporifiques que mal réalisés (on peut heureusement les zapper), elles consistent généralement à éclater tout ce qui bouge dans un niveau donné. Parfois, des énigmes à vingt centimes, comme éteindre un feu pour passer ou déplacer les aiguilles d'une horloge pour ouvrir une porte, sont censées introduire des éléments de réflexion. Mais le pire, c'est que chacune de ces missions nécessite de se rendre à un point précis de la carte en bravant les nombreuses embuscades aléatoires tendues par l'ennemi. Or ces embuscades, en plus de nous imposer des combats sans intérêt, nous infligent des temps de chargements supplémentaires dont on se serait bien passé.
Les bosses ne présentent aucun challenge.
Car des temps de chargements dans UC2, il y en a à ne plus savoir qu'en faire. Le moindre menu, le moindre changement de zone, le moindre affrontement, suppose une attente de plusieurs secondes. Quand on sait le nombre d'allers-retours que l'on doit effectuer sur la carte et le nombre de zones que l'on traverse au cours d'une mission, il y a de quoi jeter sa console par la fenêtre. Il est stupéfiant de constater qu'en 2008, on puisse encore aussi mal maîtriser la programmation d'une Playstation 2. Défaut de maîtrise qui explique peut-être aussi la piètre qualité graphique de l'ensemble. En effet, les décors sont grossiers et les jutsus manquent cruellement d'effets visuels. Heureusement, UC2 s'en sort mieux dans d'autres domaines. Ainsi, la personnalisation des différents personnages est-elle très bien pensée. A l'aide des orbes qu'il a récoltées, le joueur peut en effet améliorer très précisément les statistiques de ses héros. Il pourra également acheter des talents avec des Ryo, la monnaie locale. Ceux-ci se présentent sous la forme de fragments que l'on disposera sur un ingénieux tableau propre à chaque combattant. La place limitée dont ils disposent imposera souvent des choix draconiens. Néanmoins, les bonus ou mouvements spéciaux qu'ils octroient valent la peine de se creuser la tête.
Il faut répartir ses fragments de compétences sur un tableau.
Pour se remplir les poches, il est conseillé de se rendre régulièrement dans le mode Mission qui propose en fait des séquences très similaires à celles du mode Scénario mais sans l'enrobage indigeste qui va avec. Si l'on remplit avec succès des conditions de temps et d'objectif, on peut alors espérer grapiller quelques Ryo, des objets voire des fragments. Les plus courageux iront également faire un tour du côté du mode survie et de ses nombreux défis bien rémunérés. Et si l'argent ne vous intéresse pas, il vous restera toujours l'opportunité de défier un ami en Versus. Au fond, UC2 assure au niveau du contenu. Il aurait même pu prétendre à une place honorable sur nos étagères si sa réalisation était enfin à la hauteur et si la plupart de ses missions mal ficelées ne se limitaient pas à du rentre-dedans aveugle. Peut-être UC3 corrigera-t-il enfin ces défauts rédhibitoires.