Si vous jouez sur PS2, que vous n'êtes pas un adepte des jeux imports et que vous affectionnez les péripéties des ninjas de Konoha, deux solutions s'offrent à vous. Si vous optez pour Naruto : Uzumaki Chronicles, rampez jusqu'au numéro 13 où une fin pitoyable vous attend. Si, en revanche, vous choisissez de faire confiance à Naruto : Ultimate Ninja 2, faites un jet de dés (2D20) pour savoir combien de points de sagesse vous ajouterez à votre fiche de personnage, puis continuez votre aventure au paragraphe suivant...
Un duel très attendu et ardu à souhait.
Bien que ce second Ultimate Ninja soit sorti il y a plus de trois ans au Japon, on peut s'estimer heureux qu'Atari se soit décidé, même tardivement, à distribuer ce titre en Europe. Retranscrivant à merveille la vigueur et le dynamisme du manga dont il s'inspire, cette adaptation PS2 de Naruto fait incontestablement partie des plus réussies. Reprenant le brillant système de jeu mis en place dans le précédent volet, cette suite lui rajoute toute une dimension aventure qui enrichit considérablement le contenu du titre. Le scénario démarre directement avec l'entrée en scène d'Orochimaru, alors que Naruto vient de terminer son entraînement avec Jiraiya, "l'ermite pervers", et qu'il s'apprête à passer les épreuves finales de l'examen chûnin. Le plus appréciable est de constater que non seulement l'histoire est respectée avec un vrai souci de fidélité, mais qu'on peut surtout en suivre réellement le déroulement étape par étape grâce aux nombreuses cut-scenes entrecoupant les combats. Un véritable effort a été fait à ce niveau-là pour éviter de réduire le soft à de simples affrontements, ce qui ravira d'autant plus les joueurs qui ne connaîtraient pas par coeur ce passage de la série. Dans le même ordre d'idées, les combats imposent des conditions de victoire qui varient régulièrement et qui s'efforcent de respecter le déroulement des affrontements narrés dans l'histoire originale. Le troisième hokage devra par exemple utiliser obligatoirement la technique de l'emprisonnement des morts en guise de coup de grâce pour se défaire d'Orochimaru, autrement le combat sera à refaire depuis le début.
La série prend une toute nouvelle dimension aventure.
Mais passons tout de suite à la grosse nouveauté de cet opus, à savoir l'introduction de véritables phases d'aventure. Les différents chapitres du scénario principal sont ainsi agencés sous forme de combats successifs qui s'entrecoupent de quêtes se déroulant au village de Konoha et dans ses alentours. On contrôle alors Naruto dans les différents quartiers ninjas, avec la possibilité de dialoguer avec les autres intervenants pour se voir confier différentes missions, souvent optionnelles. Chaque action menée à bien vous permettra cependant de renforcer les capacités de vos personnages en distribuant les points gagnés dans les aptitudes que vous désirez faire évoluer. Naruto n'est en effet pas le seul héros que vous pourrez contrôler, et c'est une bonne dizaine de personnages que vous aurez à gérer tout au long de l'aventure. Il faut dire que le scénario est suffisamment bien agencé pour nous faire incarner des combattants différents, et pas toujours les éternels Naruto et Sasuke. Au niveau du découpage du scénario, on regrettera juste qu'on ne puisse pas sauvegarder ou accéder à l'écran de personnalisation de manière systématique après chaque combat.
Orochimaru nous fait une belle démonstration de permutation.
Sur le plan de l'action, les nouveautés sont certes moins nombreuses mais le gameplay a été suffisamment optimisé pour atteindre un réel niveau d'efficacité. Les duels se déroulent toujours dans des arènes piégées qui ont la particularité de s'afficher sur plusieurs plans. On peut ainsi passer du premier plan à l'arrière-plan à volonté afin de dérouter son ennemi, ou alors pour aller chercher les power-ups et autres objets cachés dans certains éléments destructibles qui apparaissent parfois à différents endroits du décor. La richesse et la subtilité du système de jeu résident non seulement dans la maîtrise de l'environnement mais aussi dans le placement judicieux des combos et des fins de combos, avec possibilité de recourir aux permutations pour contre-attaquer et de sélectionner différents projectiles de type shurikens ou fumigènes. Les objets secondaires peuvent d'ailleurs être achetés au marché de Tanzaku, ce qui tombe bien puisque vos aventures vous rapporteront parfois de grosses sommes d'argent.
Plus de variété dans l'exécution des techniques secrètes.
Certains duels font également intervenir des personnages de soutien qui viennent perturber le déroulement de l'action, et la notion de chakra est toujours au centre du gameplay. Cette énergie, malléable à volonté, est essentielle pour effectuer tous les jutsu simples et les techniques spéciales propres à chaque personnage. Si, dans le précédent volet, leur utilisation se limitait à activer une série de boutons indiqués à l'écran, on peut désormais tomber sur d'autres types de défis où il faudra soit mitrailler une touche plus vite que son adversaire, soit faire des rotations rapides à l'aide du stick analogique. Ces phases traduisent parfaitement le bras de fer qui oppose les deux belligérants, car le défenseur a toujours la possibilité de réduire les dégâts infligés et d'abréger l'attaque initiale en réussissant plus rapidement que son adversaire la séquence qui s'affiche de son côté. En cas de réussite, le joueur à l'origine de la technique secrète utilisée peut enchaîner jusqu'à 3 ou 4 jutsu consécutifs, ce qui se traduit à l'écran par des animations toujours aussi inspirées et marquant parfaitement la transition avec l'anime.
Les personnages de soutien sont parfois de la partie.
On n'oubliera pas de signaler que les phases d'exploration nous autorisent à accéder à toute une palanquée de missions secondaires listées dans le sous-menu en parallèle du scénario principal. La variété des objectifs proposés nous oblige à repenser parfois complètement notre manière de jouer, notamment lorsqu'on nous demande de n'utiliser que des objets ninjas pour vaincre un ennemi, d'esquiver tous ses coups, ou encore de l'achever uniquement quand son chakra est à 0... Ajoutez à ces missions le temps passé pour débloquer la totalité des bonus (figurines, cartes, musiques, etc) et pour faire des records sur les mini-jeux, et vous constaterez que cette suite surclasse largement son aîné sur la question de la durée de vie. N'oublions pas non plus la présence du mode Versus et ses règles entièrement paramétrables, et le nombre conséquent de personnages incorporés dans cet épisode. Le total des combattants s'élève cette fois à pas moins de 32 ninjas issus de la série et correspondant à la période traitée dans ce second volet et dont il est question au début du test. Difficile de lister tous les atouts qui risquent de rendre cet Ultimate Ninja 2 complètement indispensable pour le fan. Le niveau de difficulté garantit un challenge permanent, la durée de vie est plus que conséquente pour un jeu de baston et le gameplay n'a plus à faire ses preuves. Autant de bonnes raisons de ne pas hésiter à lui donner sa chance, pour une fois qu'une licence est exploitée de manière aussi convaincante
